samedi 19 janvier 2019

UN REGARD SUR LA TRAITE EN GUYANE

UN REGARD SUR LA TRAITE EN GUYANE : DE CHRISTOPHE COLOMB A CHRISTIANE TAUBIRA
Pour éclairer le lecteur, il faut, avant tout, qu'il sache, qu'au début de la colonisation de la Guyane, les occupants essayèrent la main-d'œuvre indigène.
Ils ne tardèrent pas à s'apercevoir que les Peaux-Rouges, peu enclins à une besogne continue et, nomades par instinct, ne pouvaient donner aucune satisfaction. Ils eurent recours aux Européens ayant contracté un engagement de trois années, résiliable ou renouvelable. Ce second essai n'apporta aucun résultat. C'est vers le milieu du
XVII' siècle qu'arrivèrent les premiers noirs de traite. Un certain Hollandais, du nom de Spranger, les introduisit en Guyane française. L'essai s'avéra fructueux. Le commerce de bois d'ébène s'accentua. Les colons et les jésuites en firent d'amples acquisitions. Bientôt le pays se féodalisa. Des terrains furent concédés dans les différentes localités du littoral.

Du livre de Michel LOHIER : Légendes et contes de Guyane (1960) - La légende de Vidal.


A ne pas manquer !


Un dernier né en Guyane https://la1ere.francetvinfo.fr/guyane/mon-nom-est-copena-livre-jeunesse-marie-george-thebia-704589.html
https://www.youtube.com/watch?v=kLLifxOZDM4&feature=share&fbclid=IwAR2-iFClszsMHMKkl6UyP47TIkqABc2b0XtkQvcs0yiAtrZEqTXhXHbnDQo



Un autre exercice de style...

Une professeure de français des Antilles-Guyane qui a voulu rester anonyme a proposé ce devoir à ses élèves et a présenté, en corrigeant la plupart des erreurs d’orthographe, celui qui lui paressait le mieux abouti.

Sujet du devoir : Depuis quelques jours, dans une plantation de canne à sucre, un(e) esclave qui a pu dérober quelques feuilles de papier a son maître raconte dans son "journal intime" ce qu'(elle)il a vécu et ce qu'(elle)il vit depuis son départ d'Afrique. En une trentaine de lignes, imaginez son texte. Vous penserez également à retranscrire ses sentiments.

Ce fut un vendredi quand ma vie a basculé, les négriers arrivèrent dans mon village d'Afrique. Sans avoir le temps de faire mes adieux à mes proches, des Européens m'avaient déjà attachée et conduite dans un énorme bateau.
Environ deux mois se sont écoulés pendant cette longue traversée en mer. Les journées et les nuits paraissaient très longues, nous étions plus d'une centaine entassés avec des tonneaux. Nous étions maltraités, battus et très mal nourris.
La moitié de mes camarades sont morts pendant cette traversée insupportable.
Arrivés en Europe, les blancs nous ont vêtus de beaux vêtements pour paraître présentables aux yeux des acheteurs. Nous étions vendus tels des animaux. Je me sentais humiliée de douleurs. C'est donc depuis ce jour que je devins esclave de mon maître. J'ai été importée directement aux colonies, pour cultiver des champs de cannes à sucres.
Alors, dès le lever du jour, les champs m'attendaient prêts à être cultivés.
Le soleil tapait fort, l'eau et la nourriture ne faisaient leur apparition qu’en fin de journée, seulement si notre travail était soigné et rigoureux. Notre cultivation devait être riche, sérieuse mais surtout rapide pour ne pas être battus et maltraités par le maître oisif, le fouet à la main, qui nous guettait d'un air glorieux et fier.
A la tombée de la nuit, je devenais une esclave domestique. J'accomplissais les tâches ménagères chez mon maître et je répondais à toutes ses demandes.
Mon arrivée dans la plantation est récente, mais pourtant j’ai l'impression d’être soumise à ces blancs depuis mon enfance.
J’ai beaucoup de mal à me faire à ma nouvelle vie d'esclave. Je suis fatiguée physiquement comme moralement, triste d'avoir quitté mes proches, mais surtout angoissée et pensive à l'idée de savoir si ma famille n'est pas, elle aussi, devenue enchaînée et soumise.

Nathaalie : élève de 5 ème.






Comme Prosper Mérimée...

Sur la terre des parias
un premier homme vint
sur la Terre des Parias
un second homme vint
sur la Terre des Parias
un troisième homme vint
depuis
trois Fleuves,
trois Fleuves coulent,
trois Fleuves coulent dans mes veines


Léon Gontran DAMAS ( Black-Label - 1956)

Et me voilà aussi sur cette terre bénie...



NB : Téléchargez et ouvrez avec PowerPoint SVP



    Image associée
  1. LA TRAITE EN GUYANE
  2. MARCHE A SUIVRE
  3. OLYMPE GOUZE ET LA GUYANE
  4. La DE GOUGE: https://www.youtube.com/watch?v=UM7CDa0hmSs
  5. VŒUX DE CHAMPAGNEY
  6. LE MARRONNAGE EN GUYANE
  7. LE CODE NOIR
  8. LES BONIS DE GUYANE
  9. VICTOR HUGUES
  10. VOYAGE DE L'ABBÉ BIET
  11. LAFAYETTE EN GUYANE
  12. JULES CREVAUX : https://www.youtube.com/watch?v=UIIHGbNsoEo
  13. L'EXPLORATEUR OUBLIÉ
  14. VIDAL
  15. AÎSSATA LA GOURMANDE
  16. MARRONNAGE AU 18ème siècle : Lien : https://www.persee.fr/doc/outre_0399-1385_1954_num_41_143_1211
  17. LE NOM DE TOUS LES MIENS
  18. LA MARRONNE

D'AUTRES PISTES A SUIVRE :

Le 3 avril 1700, l’esclave Gabriel, d’origine amérindienne soulève la population d’esclaves de l’habitation de Gennes dans la région d’Oyac à Roura.
https://www.lautrelivre.fr/emilie-tocney/les-memoires-de-kanel

Anne marie Javouhey :  une religieuse novatrice en Guyane https://videotheque.cfrt.tv/video/soeur-anne-marie-javouhey-un-ideal-dhumanite/
https://sj-cluny.org/Histoire-d-Anne-Marie-Javouhey
https://www.youtube.com/watch?v=JhLWZuJ_YCg

Pour mieux apprécier la pensée ignatienne des Jésuites
https://www.youtube.com/watch?v=BHpF2RM5EQQ
http://www.ndj.edu.lb/old/jesuites/fadelsidarouss-3dimensions.htm


La découverte d'un nouveau monde : https://www.youtube.com/watch?v=pTmPiWSQzqs


Pour ne jamais oublier !
https://la1ere.francetvinfo.fr/archives-outre-mer-18-fevrier-1999-deputes-reconnaissent-traite-esclavage-crime-contre-humanite-680011.html?fbclid=IwAR01OKKGa5s5gLhLJNWsyBdcyHjLktp9Ln7jr66fR-B07YYwulC0kALldJM

Des Africains découvrent le nouveau monde avant C Colomb :
 https://www.beeso.fr/read-blog/243_bien-avant-christophe-colomb-les-maliens-naviguaient-vers-les-am%C3%A9riques-en-1311.html?fbclid=IwAR2VxLwTPgsBA6e2eANm0Z-Fs6YBvUUA5-YhVDLKKr-tJ_6yaodm94D59ME#

La Guyane: une colonie particulière: 
https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-guyane-francaise-france-equinoxiale-amerique-11000/#xtor=EPR-72-[QUESTIONHISTOIRE]-20190418


AMERS SOUVENIRS

Malheureux, ils furent capturés et enchaînes
Malheureux, ils furent déportés et assoiffés
Malheureux, ils furent négociés et vendus
Malheureux, ils furent fatigués et battus
Malheureux, ils furent blessés et tués.

Malheurs de la traite infligée aux Hommes noirs d'Afrique au profit des colonies d'Amérique.

Malheurs de l'esclavage subi quotidiennement par ces mêmes Nègres sans droits humains et aux devoirs sans limites.

Malheurs de la colonisation qui a anéanti des populations entières d'hommes, de femmes et d'enfants indigènes Amérindiens.

Mais le bonheur pour les maîtres, pour les colons, ceux qui se sont enrichis grâce à ce commerce impitoyable basé sur une fictive supériorité.

Maintenant nous célébrons la fin d'un calvaire qui a duré des siècles, de longues décennies durant lesquelles, pères et fils, mères et filles ont travaillé sans que les fruits ne leur soient portés.

Aujourd'hui nous pensons à vous qui avez souffert des violences inimaginables tout au long de vos vies de servitude.

L’abolition de l'esclavage et de la traite négrière en Guyane ce jour, le 10 juin, ancre à jamais le commencement d'une nouvelle ère sur notre territoire.

GUILLAUME TOUTBÈTMAN CARPENTIER ( Jeune et talentueux poète guyanais)





Révoltes des esclaves en Guyane :

Une battue contre les villages marrons de Simon Frossard en Guyane française

En 1809, Simon Frossard, ancien esclave devenu « marron » depuis plus de cinquante ans, a réussi à maintenir en vie une petite communauté de fugitifs, renforcée par les cultivateurs qui ont voulu échapper au rétablissement de l’esclavage en Guyane en 1802. Ayant appris à survivre dans l’environnement amazonien en adoptant le mode de vie des Amérindiens, près de deux cents personnes, qui s’astreignent aussi à une rude discipline pour préserver le secret de leur existence. Avec des chefs expérimentés, ils ont créé des villages discrets à un peu plus de cinquante kilomètres du littoral : Jolie Terre commandé par Simon ; Couleuvre, commandé par Charlemagne, Berthier et Léveillé-Terrasson ; Sainte-Elisabeth, commandé par Georges « créole des Bois » et Paulin, commandé par ce même Paulin... C’est alors que la milice de Cayenne, chargée de la répression du grand marronnage et forte de 80 hommes armés, est lancée à leur poursuite. Sévère Hérault qui s’y trouve enrôlé décrit cette campagne dans plusieurs de ses lettres adressées à sa sœur : villages saccagés, cases incendiés, marrons poursuivis et achevés dans les bois, jusqu’à la capture de Simon Frossard dont la tête est ramenée à Cayenne pour y être exposée.

Manière dont combattent les Nègres, entre les Buissons


« Connaissant parfaitement les bois et toutes les rivières qu’on y trouve, Simon Frossard ne s’égarait jamais et était toujours sûr de nous rencontrer dans les passages étroits et presque impraticables : c’était là que nous courions des risques extrêmes et que nous recevions des fusillades qui nous tuaient ou blessaient presque toujours quelqu’un. Aussitôt leur décharge faite, les brigands s’enfuyaient en poussant des cris de joie. Nous ripostions, mais sur qui ? Nous ne voyions personne. A vingt pas plus loin, nos coquins étaient encore embusqués et cachés dans d’épaisses broussailles et nous recevaient comme auparavant. C’est ainsi qu’ils faisaient la guerre. Malheur à celui qui eût tombé entre leurs mains, il eût été infailliblement massacré. »

Sévère Hérault est frappé par les techniques de combat des marrons qui prennent toute leur efficacité sous le couvert forestier de la Guyane.

Le grand marronnage a eu pour conséquence durable de générer dans la région des Guyane de nouveaux peuples, nés d’un refus de l’esclavage et qui constituent encore aujourd’hui des groupes porteurs d’une identité culturelle forte et originale. La mémoire de cette résistance des « Premiers Temps », portée par la tradition orale, en est l’une des expressions les plus marquantes.

Une autre vison de la colonisation :




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